gypaète

De la famille des Accipitridés, le gypaète barbu est le plus grand vautour parmi les espèces européennes. Il est la seule espèce appartenant au genre Gypaetus. Le gypaète barbu est un rapace majestueux dont la taille varie entre 1,10 mètre et 1,50 mètre pour un poids entre 5 et 7 kg. Le dimorphisme sexuel est évident, car les femelles sont particulièrement plus grandes que les mâles. L’envergure peut atteindre les 2,60 mètres quand le gypaète barbu déploie ses ailes, certains individus peuvent avoir une stature de 2,90 mètres.

Le gypaète barbu est appelé ainsi à cause de quelques plumes noires, ayant l’aspect d’une barbiche, qui se développent sous son bec. Il arbore des plumages de couleur crème et ardoise au niveau des ailes et des épaules. Les parties inférieures du gypaète barbu affichent des plumages jaunes rosés virant à l’orange avec des motifs rayés ou tachetés de noir au niveau de la gorge et sur la poitrine. La seule différence qui permet de distinguer le mâle de la femelle, c’est que cette dernière possède un plumage plus coloré, essentiellement offert par le bain de boue dans des eaux ferrugineuses, offrant cette couleur rouille. Seuls les gypaètes barbus dans les régions montagneuses en Corse ou en Crète ont un plumage de couleur blanche au niveau du ventre.

Le gypaète barbu est binoculaire, des cercles rouges entourent des yeux de couleur jaune. Ces cercles rouges sont à leur tour entourés d’un masque noir qui s’étend jusqu’au conduit auditif. Il est doté d’un bec très puissant qui est plat des deux côtés avec une mandibule supérieure crochue. Au bout de ses pattes, des doigts de couleur grise évoluent et se terminent par des griffes fortes entièrement noires. Le gypaète barbu peut vivre entre 30 et 35 ans, sa longévité peut atteindre les 45 ans en captivité.

Le gypaète barbu et son goût pour les os

gypaète barbuLe gypaète barbu est une des quatre espèces de vautour dont le régime est de tendance carnivore. Contrairement aux autres espèces, le gypaète barbu puise les ¾ de sa ration quotidienne dans les os et les ligaments. Il consomme les restes des proies qui ont été décharnées et, avec son puissant bec, il avale les carcasses des moutons, de chèvres ongulés ou des chamois.

Avec une certaine ruse, le gypaète barbu saisit avec ses pattes, pourvues de longs ongles recourbés et parfaitement acérés, les carcasses des animaux que les autres vautours ont dépourvus de toutes leurs chairs. Pour pouvoir briser les os, le gypaète barbu lâche la carcasse sur une hauteur de 50 à 100 mètres, sur le bord d’une falaise que l’on appelle « ossuaire ». Ce processus peut être répété plusieurs fois jusqu’à ce qu’il obtienne la taille idéale de l’os pour pouvoir l’avaler. Possédant un gosier plutôt large d’environ 70 mm, le gypaète barbu arrive à ingurgiter un os entier qui peut mesurer 25 cm et ayant 35 mm de largeur. La digestion se fera facilement avec le suc digestif qui dissout complètement les os. Le gypaète barbu repère la nourriture pendant leur survol en couple.

Le gypaète barbu, en l’absence de carcasse, remplit sa ration avec des jeunes oiseaux de proies qu’il chasse dans leur nid. Il est aussi friand des autres proies vivantes quand l’occasion se présente ou si les carcasses manquent. Il peut alors avaler des petits mammifères, des rongeurs, des tortues ou des reptiles pour survivre.

Le gypaète barbu, une espèce fidèle

Le gypaète barbu vit en couple, il est rare de rencontrer un gypaète barbu solitaire. Un mâle et une femelle habitent ensemble dans des nids qu’ils ont confectionnés ensemble pendant l’automne. Le couple construit plusieurs nids qui sont répartis sur plusieurs aires situés sur son territoire. Ces nids sont installés sur des anfractuosités de falaise, tout à fait inaccessibles aux humains et autres prédateurs. Les nids sont également construits dans des endroits à l’abri des intempéries. Essentiellement, le couple de gypaètes barbus change de nid tous les 4 à 5 ans.

Très fidèle, le couple de gypaètes barbus reste uni pour la vie. Quand le gypaète barbu atteint sa maturité sexuelle qui survient entre 7 et 8 ans, les activités sexuelles commencent alors après cet âge. Généralement, la ponte se fait entre le mois de décembre et le mois de mars. La ponte de deux œufs se fait souvent avec 4 ou 5 jours d’intervalle. La période d’incubation se situe entre 53 et 60 jours, à l’issue de laquelle deux poussins viennent agrandir la famille, seulement un seul bébé gypaète barbu arrive à survivre. Les deux parents, le mâle et la femelle, assurent alternativement l’incubation.

La femelle s’occupe attentivement de son petit tandis que le mâle assure la nourriture de la mère et de son bébé. L’oisillon ne quittera le nid que lorsqu’il aura 4 mois pour entamer son premier vol seul.

Toutefois, il restera dépendant de ses parents pour se nourrir jusqu’à ce qu’il atteigne 7 mois, voire 1 an. Il se reconnait avec un plumage entièrement brun avec une tête entièrement noire. C’est seulement à 6 ans qu’il prend la même apparence qu’un gypaète barbu adulte.

Le gypaète barbu apprécie les grandes altitudes

gypaète Le gypaète barbu est un oiseau sédentaire que l’on rencontre dans les Pyrénées, dans les Alpes ou encore dans les régions montagneuses de l’Afrique du Nord. Des populations de gypaètes barbus peuvent aussi se trouver dans les hautes terres d’Asie, de Proche Orient, en Iran ou encore en Chine.

Le gypaète barbu construit son nid sur une altitude de 700 mètres à 2 000 mètres. Généralement, l’altitude moyenne sur laquelle le gypaète barbu se sent dans son élément est de 1 500 mètres à 1 800 mètres. Particulièrement, dans l’Himalaya, l’envol d’un gypaète barbu peut atteindre les 8 000 mètres. Il arrive à bâtir son nid en transportant des branches, des écorces, des herbes, des poils d’animaux, de la laine de mouton, des cordes, des ossements, des crins de chèvres ou autres.

En France, le gypaète barbu se niche dans les zones montagneuses. C’est aussi le cas pour les autres pays, puisque le gypaète barbu se constitue un habitat sur le haut des falaises ou dans les parois rocheuses. Généralement, il reste toute l’année en hauteur et ne cherche un autre abri que pendant le grand froid. Il se distingue des autres rapaces en effectuant un tournoiement pendant son envol en ayant les ailes horizontales. Il se différencie aussi des autres vautours en effectuant des mouvements plus rapides, comme il n’adopte que rarement le vol battu.

Le gypaète barbu, une évolution à regarder de près

Le gypaète barbu s’inscrit dans la catégorie des espèces en « préoccupation mineure » par l’UICN. Cependant, en France, ce rapace est répertorié dans la liste des animaux « en danger ». Au niveau des recensements européens et méditerranéens, le gypaète barbu est considéré comme une espèce dont l’état de conservation est précaire.

Après les campagnes de conservation et les programmes de réintroduction, la population des gypaètes barbus s’est vue nettement augmentée et les chiffre nettement positif.

Les menaces qui pèsent sur la survie des gypaètes barbus sont la chasse, l’empoisonnement, mais également le manque de nourriture. Il y a aussi le danger que pourrait provoquer les pylônes électriques et les remontées mécaniques.